Crop top, short, pantalon, débardeur, jogging… comment doivent ou peuvent s’habiller les élèves pour se rendre au collège ? Les avis sont nombreux sur la question.
C’est une question qui fait régulièrement débat dans les établissements scolaires : y a-t-il une tenue correcte à privilégier pour les élèves et des tenues interdites ? A la rentrée 2020, les collégiens et lycéens avaient manifesté pour revendiquer leur droit à s’habiller comme ils le souhaitent, surtout les filles majoritairement concernées par les règles vestimentaires dans les écoles. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, qui avait réagi à ces événements, avait appelé les jeunes à venir à l’école habillés « de façon républicaine ». Ce qui avait suscité pas mal de débats. Récemment interrogé par le magazine ELLE sur le crop top (ce vêtement qui dévoile le nombril), Emmanuel Macron parlait, lui, de « tenue décente exigée ».
Une question laissée à l’approbation des chefs d’établissement
Les termes de « tenue républicaine » pourrait laisser penser que la tenue des élèves est encadrée par la loi. Or, celle-ci ne mentionne que deux indications à ce sujet :
• la loi du 15 mars 2004 « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit » en vertu du principe de laïcité dans les écoles.
• la loi du 11 octobre 2010 explique quant à elle que « nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage. »
C’est donc à chaque chef d’établissement d’établir les règles relatives à la tenue de ses élèves dans le règlement intérieur de son école : ainsi on peut retrouver des interdictions qui visent un vêtement en particulier comme par exemple « pas de jogging en dehors des heures de sport » ou juste la mention d’une « tenue correcte », dont le périmètre est totalement flou et laissé à l’appréciation du personnel de l’établissement.
Des interdictions jugées sexistes
L’interdiction de certaines tenues à l’école est revendiquée au nom de la décence. Pourtant, les adolescentes qui ont manifesté à la rentrée 2020 estiment, quant à elles, que ces injonctions à interdire des vêtements dévoilant nombril, jambes ou encore décolleté visent quasi exclusivement les filles et sont un jugement moral sur leur tenue. Les mouvements féministes parlent de règles sexistes et revendiquent le droit de laisser les filles libres de porter ce qu’elles souhaitent sans que leurs tenues ne soient « sexualisées ». Pour ces mouvements, ces interdictions font partie d’une volonté de culpabilisation des femmes victimes d’agressions sexuelles sous prétexte qu’elles portaient une tenue qui avait pu « provoquer » l’homme. Rappelons que ce n’est pas la première fois que les vêtements féminins sont l’objet de controverses, ainsi le pantalon et la mini-jupe dans les années 60 avaient eux aussi fait parler d’eux…