Présents dans de nombreux établissements en France, les ambassadeurs anti-harcèlement veillent à détecter les situations de harcèlement et être un relais pour les élèves. Qui sont-ils et quelles sont les missions exactes de ces ambassadeurs dont la présence sera obligatoire dans chaque établissement à la rentrée 2022 ? On fait le point.
10% des collégiens seraient victimes de harcèlement scolaire. Pour faire face à ce phénomène, des ambassadeurs anti-harcèlement ont commencé à faire leur apparition dans les établissements en France en 2018. Derrière ce terme d’ambassadeurs, se cachent en réalité les élèves. En 2019, le programme Phare, un plan de prévention pour lutter contre le harcèlement scolaire, a notamment consolidé leur mise en place dans six académies. Ce programme a finalement été généralisé en France en septembre dernier, avec obligation à partir de la rentrée 2022 pour les écoles et collèges de se doter d’au moins 10 élèves ambassadeurs par établissement.
Les élèves, des acteurs importants pour informer sur le harcèlement
Tous les collégiens volontaires peuvent devenir ambassadeurs. Revêtir ce rôle ne s’improvise pas et, à ce titre, ils bénéficient d’une formation spéciale. Il s’agit tout d’abord pour eux de faire de la prévention, c’est à dire de sensibiliser leurs camarades au phénomène du harcèlement. Pour cela, ils peuvent agir à différents niveaux. Par exemple auprès des délégués de chaque classe ou des élèves élus au Conseil de la vie collégienne en les informant mais également auprès des parents des élèves. Ils peuvent aussi organiser des réunions, des débats au sein de leurs établissements afin de se présenter et être ainsi plus facilement identifiés par tous.
Un rôle de vigie au sein de l’établissement
Les ambassadeurs anti-harcèlement ont aussi un rôle de vigie au sein de leur collège. Ainsi, dans la cour, ils sont des sentinelles capables de repérer des situations à risques. Ils sont formés à identifier les signes du harcèlement comme un élève qui se retrouverait souvent isolé ou à l’écart. Ils sont aussi là pour libérer et faciliter le dialogue, que ce soit chez les enfants victimes ou les enfants témoins et ainsi concourir à briser la loi du silence très fréquente dans ces situations. Ils ont aussi pour mission de faire connaître les numéros gratuits à contacter : le 3020 pour les situations de harcèlement et le 3018 pour le cyber-harcèlement.
Mobiliser l’établissement autour du harcèlement
Les ambassadeurs sont aussi un levier important pour développer des projets et mobiliser l’ensemble des acteurs au sein de leur établissement qu’ils s’agissent des élèves ou des adultes qui composent l’équipe éducative. Ils peuvent ainsi, avec l’accord de leur chef d’établissement, organiser des initiatives par exemple à l’occasion de la Journée nationale contre le harcèlement scolaire chaque premier jeudi du mois de novembre. Le but : créer une synergie dans l’établissement et permettre une mobilisation commune pour lutter contre ce fléau.