La spé Maths : faut-il ou non la choisir ?

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Aussi redoutée que très convoitée, la « spé Maths » est une voie un peu royale que bien des élèves souhaitent emprunter. Oui, mais alors, est-ce toujours le bon choix ? Quels pièges sont à éviter ? Nos conseils pour prendre le bon tournant ! 

Les chiffres en attestent, la spécialité maths est très plébiscitée par les élèves de seconde. Ainsi, en 2019, les premiers lycéens à avoir dû choisir des matières de prédilection pour préparer leur avenir, ont été à 64% à porter leur choix sur la discipline du raisonnement et des nombres. Plusieurs raisons à cela : des études supérieures le nécessitant, les voies dites élitistes, notamment, ou au contraire l’indécision quant à la suite… Et on le sait, la « spé Maths » est, sans conteste, celle qui déroule le tapis jour pour accéder à toutes les études. La choisir, c’est donc s’ouvrir toutes les portes. 

Mais attention, en première, les mathématiques en enseignement de spécialité affichent un programme complet réputé très dense. Elles passent pour être encore plus difficiles que dans la classe de première de l’ancienne série scientifique. Il faut donc s’accrocher pour suivre et réussir ! 

Ne pas choisir la spécialité Maths à tout prix ! 

Compte tenu du programme et même si les mathématiques sont belles et jouissent d’une excellente réputation, il est inutile de les choisir comme spécialité si les études post-bac retenues ne l’imposent pas. A moins d’être très doué, bien sûr, et de les aimer fort. Car le lycéen moyen ou faible peut s’attendre à de mauvaises notes qui feront diminuer sa moyenne… 

Et ce n’est pas Waly Diouf, professeur de Mathématiques au Lycée Sasserno, à Nice, classé dans le top 10 des meilleurs établissements scolaires préparant au bac (100% de réussite dont 90% de mentions) qui dira le contraire ! Il explique : « La spé Maths donne des classes aux niveaux très hétérogènes. Certains élèves restent en bas du tableau et sont anxieux toute l’année. Ils appréhendent la matière et ne décollent pas… » Or ne pas décoller peut avoir un impact sur le contrôle continu mais aussi le dossier Parcoursup… Sans compter que le découragement peut aussi conduire à une perte d’estime de soi, et in fine, à l’échec même dans les matières où habituellement, tout allait pourtant très bien !

Un programme « parfait » pour les scientifiques

Le programme « spé Maths » porte donc bien son nom… Et selon, Waly Diouf, il est « parfait pour les scientifiques et bien conçu pour ces derniers, malgré son exigence. » Recommandation de l’enseignant : « Selon son projet post-bac, je conseille à ceux en échec dès la classe de première de laisser tomber en terminale pour prendre les mathématiques en complémentaire. » En effet, l’année du bac, les lycéens qui passent de trois matières de spécialité à deux ont la possibilité de ne plus suivre les cours de mathématiques mais peuvent conserver une option « maths complémentaires ». Il leur est également proposé de continuer la spécialité en y ajoutant même une option « maths expertes ». Mais celle-ci, vous l’aurez compris, ne sera à pas à choisir au hasard… 

La question du choix des études supérieures 

Si de nombreux critères sont à prendre en compte pour faire son choix de spécialité, la question des études supérieures reste l’alpha et l’oméga… associée à la lucidité de son niveau en maths ! « Il faut garder à l’esprit qu’avant la réforme, avec les séries S, les élèves suivaient 4h30 de mathématiques par semaine, poursuit l’enseignant niçois. En spé Maths, on a perdu 30 minutes avec 4h d’enseignement et avec un programme plus exigeant.  Il faut donc aller très vite : certains chapitres traités en terminale sont même “descendus” en classe de première. Avoir les capacités de suivre le rythme est un préalable, les élèves doivent donc s’interroger en toute lucidité. »  

Mais si pour l’heure, les élèves ont encore à faire cet arbitrage, parfois cornélien, parfois aussi logique que la discipline qu’ils choisiront (ou pas), il se pourrait bien que bientôt la question ne se pose plus… Le 6 février dernier, en effet, Jean-Michel Blanquer, évoquait le potentiel retour des mathématiques dans le tronc commun en première et en terminale du lycée général. Une mauvaise nouvelle peut-être, pour les littéraires auxquels le dilemme maths/pas maths ne s’était jamais imposé et qui se réjouissaient même de plus du tout entendre parler de d’Euclide, Pythagore ou encore Thalès…