Rechercher...

ALIMENTATION – Malbouffe chez les ados, c’est grave Docteur ?

Partager

Hamburgers, nuggets, kebab et frites… La malbouffe et les ados, c’est souvent une grande histoire d’amour. On fait le point sur le sujet avec le Docteur Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste. 

Chaque jour, c’est la même chose, votre ado rentre en vous disant qu’il a encore mangé un hamburger, un kebab ou une pizza le midi. Comme beaucoup de jeunes de son âge, votre enfant aime la malbouffe, cette nourriture vite mangée, grasse et sucrée, qui comble immédiatement ses papilles et son estomac. 

Pourquoi les ados adorent la malbouffe ? 

Pour le Docteur Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste à Paris, il y a plusieurs raisons à cette forte attirance des adolescents pour la malbouffe. « Il y a tout d’abord un effet tribu. Quand le jeune mange de la malbouffe, il est généralement avec ses copains, sans des adultes pour le jauger et le juger. Cela va de pair avec le phénomène de transgression qu’on rencontre souvent à l’adolescence : on sait très bien que souvent papa et maman ne sont pas d’accord pour manger régulièrement de la malbouffe et préfèreraient qu’on mange équilibré, c’est une manière de s’opposer à ses parents ». La composition de la malbouffe vient renforcer cette attraction en proposant aux adolescents une nourriture grasse, sucrée et donc rassurante pour eux. Dernier aspect à prendre en compte, c’est souvent une nourriture peu coûteuse. « Pour les étudiants qui ont souvent peu de moyens, elle offre des volumes importants à des prix très bas, donc cela les rassasie sur le moment même si c’est une nourriture de très mauvaise qualité nutritionnellement parlant » explique le Dr Cocaul. 

 Quel est l’impact de la malbouffe sur les adolescents ?  

« En mangeant ce type d’alimentation régulièrement, l’adolescent peut se mettre en danger car il est loin des recommandations nutritionnelles classiques, c’est une nourriture pauvre en qualité, extrêmement calorique et énergétique, très salée donc on peut craindre petit à petit le développement de pathologies, selon les prédispositions familiales, comme du surpoids, du diabète, de l’hyper-tension… » détaille le Dr Cocaul. Des études ont également montré que la consommation régulière de junk food pourrait même impacter le cerveau des adolescents, encore en développement. 

Comment faire comprendre à son adolescent que c’est mauvais pour sa santé ? 

Il faut distinguer deux types de situations. Est-ce que votre enfant mange très souvent dans un fast-food ou seulement deux fois par semaine ? Est-ce que, à la maison, il mange équilibré ? Est-ce que votre enfant est sportif ou totalement sédentaire ? Si le fast-food n’est pas régulier dans la vie de votre adolescent, et qu’en parallèle, il a une hygiène de vie globale satisfaisante, il faut lui accorder un espace de liberté dans le choix de son alimentation, même si vous savez que ce n’est pas une alimentation très bonne pour lui. Donc ne pas diaboliser la malbouffe mais continuer en parallèle à lui faire des bons petits plats équilibrés, rassasiants et plein de bons nutriments à la maison. 

Si en revanche, la malbouffe est systématique chez lui, il faut s’en inquiéter. « Il ne faut en revanche pas se braquer avec un adolescent car ce sera contre-productif et détériorera vos relations. Si vous constatez une explosion du poids par exemple, il ne faut pas hésiter à consulter pour en parler car les parents ne sont pas toujours les mieux placés pour avoir un dialogue avec leur adolescent d’autant que ces pratiques sont parfois l’expression d’un mal-être chez le jeune ». 

Malbouffe : y a-t-il des plats moins pires que d’autres ? 

« Le moins pire dans cette alimentation rapide, ce sont les sandwichs, un falafel d’ailleurs par exemple, ça peut être équilibré » explique le Dr Cocaul. Conseillez aussi par exemple à votre ado de privilégier un hamburger fait maison ou une pizza d’un pizzaiolo, plutôt que la nourriture d’une chaîne de fast-food ou de pizzas où les plats sont standardisés et ultra-transformés. Attention également aux sauces comme la mayonnaise qui rajoutent beaucoup de calories superflues aux aliments, proposez à votre ado d’opter plutôt pour de la moutarde par exemple. Pour rappel, pour un garçon de 10 ans, les besoins caloriques se situent aux alentours de 2000 calories, 2500 à 15 ans. Tandis que pour une fille, ils sont aux alentours de 1500 calories à 10 ans, 1800 ou 1900 à 15 ans. 

Hashtags